Douze ans qu’elle n’était pas venue en Nouvelle-Calédonie. Marine Le Pen effectuera un déplacement marathon entre mardi 27 juin (arrivée en soirée) et samedi 31 mai (départ dans la nuit). Hasard du calendrier, la cheffe du Rassemblement national (RN) prendra les mêmes avions que son adversaire François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains, également présent à ces dates dans le pays. Après la visite des députés insoumis Mathilde Panot et Bastien Lachaud, ainsi que celle de la délégation parlementaire, ces nouveaux déplacements montrent à quel point le dossier calédonien revient sur le devant de la scène politique nationale.

Un an après le déclenchement des émeutes, le RN estime que le redressement économique et "l’apaisement social" demeurent la priorité pour la Nouvelle-Calédonie. C’est pourquoi sa présidente visitera notamment la SLN, ira en navette maritime au Vallon-Dore pour échanger avec les Mondoriens et rencontrera également de nombreux entrepreneurs victimes de la crise insurrectionnelle, en se rendant à Ducos et à Kenu-In. Et ce, sans oublier des rencontres institutionnelles en cascade, notamment avec l’ensemble des forces politiques du Congrès (des Loyalistes au FLNKS).

"Conforter et rassurer bon nombre de Calédoniens"

Ces entretiens interviennent après l’échec des négociations sur l’avenir institutionnel lors du "conclave" de Deva au cours duquel le ministre Manuel Valls a proposé un projet de souveraineté partagée avec la France. Une solution qualifiée "d’improbable" par le RN, qui a déjà le regard rivé sur les présidentielles de 2027. Et ce, quand bien même Marine Le Pen pourrait ne pas pouvoir se présenter, alors qu’elle se trouve sous le coup d’une peine d’inéligibilité et de prison, dont elle a fait appel.

"Elle a estimé que c’est le moment de venir ne serait-ce que pour conforter et rassurer un bon nombre de Calédoniens. Ce sera aussi pour elle l’occasion de voir quelles sont les solutions pour relancer l’économie, explique Alain Descombels, responsable de l’antenne locale du parti, qui appelle les Calédoniens à venir nombreux à la réunion publique que tiendra Marine Le Pen vendredi 30 mai, à 18 heures, au Château Royal. Elle vient pour rencontrer et écouter les gens dans une situation qui est déstabilisée. Le RN, bien entendu, souhaite que la Calédonie reste dans la France, mais n’est pas fermé à la réflexion. Elle viendra donc se faire sa propre opinion et dire la position du parti sur ces sujets." Marine Le Pen sera accompagnée par d’autres leaders du mouvement, Louis Aliot (maire de Perpignan et ancien compagnon), André Rougé et Christophe Bay (tous deux députés européens) et sera suivie, selon nos informations, par plusieurs médias nationaux, signe que cette visite intéresse jusque dans l’Hexagone.