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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 08.03.2024 à 14h55 | Mis à jour le 08.03.2024 à 14h55
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    Les femmes occupaient, en 2019, 47 % des emplois en Nouvelle-Calédonie, révèle l’Isee dans une publication dévoilée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Photo AFP
    À l’instar des autres pays développés, l’activité professionnelle des femmes en Nouvelle-Calédonie n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies, révèle l’Isee dans une publication réalisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Elles représentent désormais la moitié des emplois du territoire, "une mutation sociale majeure".

    Il y a trente ans, la proportion de femmes sur le marché de l’emploi calédonien était de 38 %. En 2019, elles occupaient 47 % des emplois sur le Caillou. Si cette tendance s’observe dans l’ensemble des pays développés, elle n’en constitue pas moins en Nouvelle-Calédonie "une mutation sociale majeure", souligne l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee), dans une publication sur la féminisation de l’emploi révélée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ce vendredi 8 mars.

    Le taux d’emploi des femmes en forte augmentation

    Entre 1956 et 2019, le nombre de femmes en emploi a été multiplié par huit, tandis que le nombre d’actifs masculins "n’a fait que tripler", souligne l’Isee. Ainsi, au-delà de leur part croissante dans l’emploi, le pourcentage de femmes exerçant une activité professionnelle en Nouvelle-Calédonie atteignait 57 % en 2019, soit une augmentation de 16 points en trente ans. L’écart existant entre le taux d’emploi des hommes (62 %) et celui des femmes s’est donc en grande partie résorbé.

    La tertiarisation de l’économie, un facteur important

    Si ce phénomène est le fruit d’un changement sociétal, impliquant une plus grande prise en compte des aspirations féminines, il s’explique également par une transformation de l’économie, remarque l’Isee. En effet, la "tertiarisation de l’économie", c’est-à-dire le développement des activités de service dans la production globale, a été ces dernières décennies un vecteur important de la féminisation de l’emploi, les femmes étant surreprésentées dans ces métiers. Par ailleurs, les activités domestiques, effectuées au sein du foyer en grande partie par les femmes, sont devenues des services marchands (gardes d’enfants, restauration, etc.).

    Les femmes de plus en plus instruites

    L’intégration grandissante des femmes au marché du travail tient également à un autre facteur : l’éducation. Les jeunes filles ont été, ces dernières décennies, davantage scolarisées. Aujourd’hui, les jeunes générations sont largement diplômées, et réussissent d’ailleurs davantage leurs parcours scolaire et universitaire que les garçons. À l’entrée en sixième, 84 % des filles sont à l’aise à la lecture, contre 69 % des garçons. Cette tendance s’observe jusqu’en études supérieures.

    "Pourtant minoritaires à la naissance, les filles deviennent majoritaires au fur et à mesure du parcours scolaire", confirme l’Isee. Elles représentent 47 % des inscrits en école élémentaire puis 57 % en terminale générale et technologique. En 2022, elles étaient 76 % à décrocher le baccalauréat, contre seulement 60 % des candidats masculins. Dans l’enseignement supérieur, 59 % des étudiants sont des femmes. Alors qu’il y a trente ans, les hommes étaient systématiquement plus diplômés, c’est désormais l’inverse : parmi la population en âge de travailler (15-64 ans), 26 % des femmes sont titulaires d’un diplôme, contre 22 % des hommes.

    Un changement à l’origine de mutations sociales

    Cet accroissement de l’emploi féminin a des conséquences bien au-delà du monde professionnel. "Privilégiant leurs études ou leurs activités professionnelles, les Calédoniennes se marient moins, plus tardivement, et font moins d’enfants", fait remarquer l’Isee. L’âge moyen des époux au premier mariage est désormais de 38 ans, contre 33 ans en 2005. En 2022 et pour la première fois, l’âge moyen des femmes à l’accouchement dépasse la barre des 30 ans, soit 3,5 années plus tard qu’en 1980. Elles font également un enfant de moins en moyenne (2 enfants par femme), s’installant sous le seuil de renouvellement des générations, fixé en Nouvelle-Calédonie à 2,1 enfants par femme.

    Mais les inégalités persistent…

    Malgré une présence accrue sur le marché de l’emploi, les femmes subissent toujours d’importantes inégalités vis-à-vis des hommes (22 % contre 4 % des hommes). Alors qu’elles sont de plus en plus actives, elles restent davantage au foyer que les hommes. Elles renoncent par ailleurs plus souvent que les hommes à une activité professionnelle, notamment lorsque survient une naissance, souligne l’Isee. Surreprésentées dans les emplois à temps partiel, elles sont aussi moins bien rémunérées à postes équivalents et accèdent moins facilement aux postes d’encadrement. Une réalité déjà dépeinte par l’Isee dans son enquête sur les forces de travail 2022, que nous avions décrypté ici.

    …aussi entre femmes

    Les inégalités ne sont pas cantonnées au rapport femmes-hommes. Elles s’observent également selon les zones géographiques. Si elles sont 61 % en province Sud à occuper un emploi, seulement 38 % des femmes de la province des Îles disposent d’une activité professionnelle et 45 % pour celles de la province Nord. Des contrastes apparaissent également au niveau communautaire. Parmi les femmes kanak, seules 9 % sont diplômées, alors qu’elles sont 38 % chez les non-kanak.

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