- Anne-Claire Pophillat | Crée le 17.06.2025 à 18h49 | Mis à jour le 23.06.2025 à 11h16ImprimerL’identification des animaux de compagnie, chats et chiens, sera bientôt obligatoire en Nouvelle-Calédonie. Un projet de loi doit prochainement passer au Congrès. Photo Archives LNC / A.-C.P.La Nouvelle-Calédonie relaie la Semaine nationale de l’identification des chiens et des chats cette semaine, du 16 au 22 juin. L’objectif ? Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt de déclarer leur animal de compagnie afin de les protéger, alors qu’un projet de loi rendant obligatoire cette mesure devrait bientôt passer au Congrès. Explications.
La Davar* a décidé de relayer la Semaine nationale de l’identification des chiens et des chats en Nouvelle-Calédonie cette semaine, jusqu’au 22 juin, alors qu’un texte la rendant obligatoire devrait être examiné au congrès "dans les semaines à venir", indique Fanny Jugy, ajointe du service de quarantaine et santé animale du Sivap*, service de la Davar. Bientôt, tout propriétaire de chat ou de chien sera contraint d’identifier, par puce électronique ou tatouage, son animal de compagnie.
Ainsi, le Sivap utilise cette campagne pour sensibiliser la population en amont. Car si l’identification est pratiquée en Nouvelle-Calédonie, de nombreux propriétaires n’ont toujours pas effectué la démarche. "Certaines personnes ne voient pas l’intérêt de le faire et pensent que cela ne sert à rien parce qu’ils ont un chat qui vit en appartement par exemple, explique Stéphanie Sourget, responsable du même service du Sivap, de la Davar. Or, même dans ce genre de cas, il faut identifier." Il s’agit en effet du seul lien officiel entre un propriétaire et son animal, qui le suivra toute sa vie, à la fois carte d’identité et outil de traçabilité.
71 560 animaux recensés
Premièrement, le fait de déclarer son compagnon à quatre pattes représente un avantage pour le propriétaire lui-même, en lui permettant de retrouver plus facilement s’il s’est perdu et de prouver que c’est le sien, mais aussi afin de prévenir les vols et les trafics d’animaux. Cela facilite également le travail des vétérinaires, des services de la fourrière, des forces de l’ordre ou encore des associations de défense animale.
Le puçage de son animal domestique permet notamment de le retrouver plus facilement en cas de perte ou de vol. Photo Archives LNC / Edwige BlanchonDeuxièmement, l’établissement d’un registre favorise la connaissance de la population de chiens et de chats. "Le fichier actuel dénombre 71 560 animaux", note Stéphanie Sourget. Géré par le gouvernement depuis août 2024, il s’appelle "Calédopattes". Mais, difficile de savoir combien ne sont pas encore recensés sur le territoire. "La seule chose que l’on sait, et c’est pareil dans l’Hexagone, c’est que les chats ont tendance à être moins identifiés que les chiens."
Responsabiliser les propriétaires
Troisièmement, cette mesure a une visée sanitaire et environnementale. En contribuant à responsabiliser les propriétaires, poursuit Stéphanie Sourget, elle devrait limiter le nombre d’animaux en divagation. Leur "prolifération" est "à l’origine de souffrances pour une partie d’entre eux et de nombreux incidents" lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes. "Ils sont responsables de morsures, d’accidents sur la voie publique, de conflits de voisinage, de problèmes sanitaires ou de salubrité, et ont également un impact important sur l’environnement, en tant que prédateurs de nombreuses espèces protégées", explique la Davar. Enfin, distinguer la population de ces bêtes à quatre pattes qui ont un propriétaire de celles qui n’en ont pas, peut aider à prendre des décisions en vue de diminuer le nombre de chiens et chats errants dans le pays.
Cette nouvelle mesure pourrait coûter entre 5 000 et 8 000 francs environ, évalue Stéphanie Sourget. "Il n’y a pas de prix fixé, cela dépend si le puçage ou le tatouage s’accompagne d’une consultation, d’un vaccin ou d’un autre acte vétérinaire." Le projet de loi prévoit un délai d’un an aux propriétaires afin de se mettre en conformité avec la future réglementation.
Ce que prévoit le projet de loi
Le projet de loi de pays et délibération relatifs à l’identification et à la cession des carnivores domestiques en Nouvelle-Calédonie est en réflexion depuis cinq ans. En 2020, un an après l’intégration du bien-être animal dans le champ des portefeuilles attribués aux membres du gouvernement, Isabelle Champmoreau, qui en a la charge, présente un texte visant à rendre obligatoire l’identification des chiens et des chats. Le document devrait enfin être examiné prochainement par les élus du Congrès.
Outre l’identification, le texte propose d’encadrer l’élevage et la vente ou la cession des carnivores domestiques en Nouvelle-Calédonie. Le projet de loi prévoit de créer un statut d’éleveur. Seuls ceux qui seront déclarés pourront vendre plus d’une portée de chiots ou de chatons par an, afin de limiter la prolifération des animaux, explique la Davar.
Concernant la cession et la vente, il s’agit de la réglementer afin de s’assurer que les animaux cédés à titre gratuit ou vendus ne sont pas trop jeunes pour être séparés de leur mère et que l’acheteur, lors d’une vente, est informé de l’état de santé de son nouvel animal, grâce à un document obligatoire délivré par un vétérinaire. "Cela permettra également au nouveau propriétaire de prendre connaissance de ses responsabilités lorsqu’il adopte un animal." En outre, la publication d’annonces relatives à la cession de chiens et de chats sera limitée à celles proposant des animaux identifiés. L’idée est ainsi d’inciter les personnes n’étant pas éleveur à stériliser leurs animaux pour éviter les portées non désirées.
Note
*Direction des affaires vétérinaires alimentaires et rurales
*Service d’inspection vétérinaire alimentaire et phytosanitaire
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