C’est devenu un rendez-vous incontournable, une tradition à respecter quelques jours avant le grand départ. Ce samedi 21 juin, les athlètes calédoniens sélectionnés pour les Mini-Jeux du Pacifique se sont retrouvés au Centre d’activités nautiques à l’occasion du "grand regroupement des Cagous". Dans une semaine, ils quitteront le Caillou pour dix jours de compétition, du 29 juin au 9 juillet, à Palau, archipel de Micronésie.

Les sportifs ont eu droit à un ultime briefing, la présentation des équipes encadrantes ainsi que des porte-drapeaux qui représenteront le pays lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, avant une journée d’animations pour renforcer la cohésion du groupe.

De quoi susciter l’enthousiasme de tous les acteurs et faire oublier, le temps d’une journée, la frustration qui entoure ces Mini-Jeux du Pacifique pour la Nouvelle-Calédonie. Les raisons de cette amertume : une délégation limitée à trente sportifs et sept encadrants, en raison d’une dotation du gouvernement au Comité territorial olympique et sportif (CTOS) de 30 millions de francs, plus de deux fois moins que ce qui avait été prévu.

Six disciplines sur onze

Ils ne seront donc que 30 athlètes à défendre cette année les couleurs de la Nouvelle-Calédonie. Deux ans plus tôt, 70 Cagous avaient participé aux Mini-Jeux organisés aux îles Marianne du Nord, "alors qu’il n’y avait pas de sport collectif" contrairement à cette année, souligne l’expérimenté Marion Roumagne, champion de ball-trap et chef de mission CTOS pour ces Mini-Jeux.

Avant les émeutes de mai 2024, qui ont réduit à néant les finances des collectivités publiques et, par ricochet, celles du CTOS, "on envisageait d’envoyer 150-180 personnes", poursuit ce dernier. "Il a fallu tout revoir, ça a été très compliqué." Notamment sur le choix des disciplines à privilégier. Cette année, 11 sports sont au programme à Palau. La Nouvelle-Calédonie a décidé de prendre part à seulement six d’entre eux : le triathlon, le tennis de table, le volley-ball, l’athlétisme, l’haltérophilie et la natation. "Il a fallu faire des choix, parce qu’en étant limité à 30 personnes, c’était impossible d’être représenté dans les onze disciplines", indique Marion Roumagne. Un travail a été mené entre le CTOS et les représentants des différentes disciplines. "On a privilégié celles où le format des Mini-Jeux ne correspond pas à celui de leurs compétitions habituelles, par exemple le tennis de table, afin de les mettre en condition avant Tahiti", expose le chef de mission.

Une délégation très jeune

C’est là-bas que se tiendront les Jeux du Pacifique 2027. Et malgré l’envoi d’une délégation réduite, le CTOS compte bien faire du rendez-vous de Palau une première préparation à Tahiti 2027. "On profite de l’opportunité pour que le peu de disciplines qui part à Palau puisse bénéficier d’une préparation internationale, c’est toujours bon à prendre", estime Marion Roumagne.

Forcément, les attentes ont été revues à la baisse sur ces Mini-Jeux. "Tu ne vas pas avec 30 personnes dans l’espoir de gagner face à des délégations de 150 sportifs, reconnaît Marion Roumagne. Mais j’ai quand même quelques espoirs de médailles, surtout pour les plus jeunes, j’espère qu’ils parviendront à décrocher des podiums." Avec 47 % d’athlètes âgés de 14 à 17 ans, c’est une des plus jeunes délégations calédoniennes à participer à des jeux. "J’espère pour eux qu’ils reviendront avec des étoiles dans les yeux."