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  • Baptiste Gouret | Crée le 18.02.2025 à 12h30 | Mis à jour le 18.02.2025 à 14h32
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    Jean-François Toutikian, secrétaire de l'UGPE, entouré de Muneiko Haocas (à gauche), présidente du MNIS, et Isabelle, mère de famille, lors d'une conférence de presse devant la province Sud pour dénoncer la multiplication des refus d'inscriptions et d'acc Photo Baptiste Gouret
    Au lendemain de la rentrée scolaire, le collectif Urgence sociale a recensé une centaine de cas d'élèves, scolarisés en province Sud, dont l'inscription a été refusée ou qui n'ont plus accès à des aides dont ils bénéficiaient l'an dernier. Ses membres exigent une "régularisation le plus rapidement possible" de ces situations auprès de la province. 

    Le document s'étale sur douze pages et liste une centaine de noms, tous confrontés à des situations comparables : "refus de bourses car moins de 10 ans de résidence" ; "refus d'inscription pour absence de justificatif"... Au lendemain de la rentrée scolaire, le collectif Urgence sociale, mobilisé depuis plusieurs semaines contre les mesures prises par la province Sud pour baisser les dépenses de son budget consacré à l'enseignement, continue de recenser les cas de familles touchées par ces nouvelles dispositions.

    "Elles compliquent énormément la scolarité des enfants, en particulier ceux qui ont déjà des situations sociales fragiles, des revenus modestes ou faibles", signale Jean-François Toutikian, secrétaire de l'Union des groupements de parents d'élèves (UGPE), une des composantes du collectif. 

    Des validations "au compte-gouttes"

    Après le dépôt, la semaine dernière, d'une première liste adressée à Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud en charge de l'enseignement, le collectif en a déposé une seconde, plus fournie, ce mardi matin au siège de la province. "Ce ne sont que des cas d'enfants à qui on a refusé la bourse parce qu'ils n'avaient pas dix ans de résidence continue en province Sud, à qui on a refusé une inscription parce qu'ils vivent en squat et qu'ils ont une facture d'eau au nom du collectif qui gère le squat, ou alors ils sont hébergés chez quelqu'un de la famille…", dénonce Jean-François Toutikian, qui reconnaît néanmoins qu'une partie des dossiers ont récemment trouvé une issue positive, avec des validations "au compte-gouttes".

    C'est le cas de celui d'Isabelle, mère de quatre enfants, qui ne cache pas son soulagement après les récentes informations qui lui sont parvenues : elle bénéficiera bien de l'aide provinciale pour payer la cantine. "Je ne sais pas comment on aurait fait autrement", témoigne l'habitante de Kaméré. La crainte de ne plus percevoir cette aide l'a toutefois contrainte à demander un changement d'école pour rapprocher de la maison deux de ses enfants inscrits en primaire, et leur permettre de rentrer manger le midi.

    Un courrier adressé à Sonia Backès

    Le résultat de semaines d'incertitude provoquées par la nouvelle condition des dix ans de résidence continue en province Sud, qu'Isabelle ne peut pas justifier. Un critère " qui ne correspond pas aux propres textes de la province sur les bourses, qui sont censées relever uniquement de critères de revenus", pointe Muneiko Haocas, présidente du Mouvement nationaliste indépendantiste et souverainiste (MNIS).

    Un recours a été déposé au tribunal administratif contre cette mesure, ainsi que contre le refus des attestations d'hébergement comme document valide pour inscrire son enfant à l'école. "On a fouillé, il n'y a eu aucune délibération à ce sujet, c'est une décision interne, une sorte de consigne donnée aux services", s'insurge Jean-François Toutikian. 


    Les membres du collectif ont déposé, ce mardi au siège de la province Sud, la liste des élèves concernés par des refus d'inscription ou d'accès aux bourses ainsi qu'un courrier adressé à sa présidente, Sonia Backès. Photo Baptiste Gouret

    Dans un courrier adressé ce mardi à Sonia Backès, le collectif demande la "régularisation en urgence de tous les dossiers" concernés par des refus d'inscriptions ou de bourses, et se dit prêt à en discuter avec la présidente de la province Sud. Gil Brial, quant à lui, a rejeté les demandes d'entretien formulées par le collectif, tout en se disant prêt à étudier la liste. "C'est essentiel pour éviter les problèmes sociaux que vont rencontrer des familles qui ne pourront bientôt plus donner à manger à leurs enfants", alerte Jean-François Toutikian. 

    De son côté, la province Sud indique qu'une partie des élèves listés par le collectif sont inscrits dans le secondaire ou le privé, et ne relèvent donc pas de sa compétence. Par ailleurs, certains auraient présenté des dossiers incomplets. La liste est en cours de traitement par les services provinciaux.

    Le Palika dénonce des mesures "incompréhensibles, arbitraires et contraires à l’intérêt général"

    Dans un communiqué diffusé ce mardi 18 février, le bureau politique du Palika a réagi aux mesures prises par la province Sud pour limiter les dépenses de son budget dédié à l’enseignement. "Ces décisions sont incompréhensibles, arbitraires et contraires à l’intérêt général des enfants et du pays et à l’obligation des pouvoirs publics de subvenir à ce besoin essentiel qu’est l’éducation", dénonce le parti indépendantiste, pas convaincu par l’argument des difficultés financières avancé par l’exécutif provincial. "La province Sud aurait pu décider de maintenir son aide en opérant des réajustements en attendant que la Nouvelle-Calédonie vote son budget 2025 sur la base du prêt de l’État" de 120 milliards consacré au territoire et inscrit au projet de loi de finances 2025.

    Concernant la condition des dix ans de résidence continue pour bénéficier de certaines aides, elle "dénote une dérive dangereuse qui préfigure l’état d’esprit qui préside aux propositions qui sont faites dans le cadre des discussions en cours sur l’avenir du pays", regrette le Palika, évoquant à l’inverse le besoin de "solidarité et de cohésion en ces moments difficiles".

    Le parti demande ainsi que l’ensemble de ces mesures soient revues à l’occasion d’une future décision modification "pour permettre la scolarisation des enfants dans les meilleures conditions".

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